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mercredi 16 décembre 2015

Introduction à la bible

Ponctuel avant l'entrée en Avent, j'ai fait à nos enfants la présentation de la bible. C'est un bon moment pour le faire. Pendant l'Avent, nous présentons aux enfants différentes prophéties pour leur faire découvrir la Bible.

Idéalement, il serait bien d'avoir des bibles dans des langues différentes (français, latin, espagnol, hébreu, grec, chinois, anglais... ). 


On explique que la bible est le livre le plus important pour tous le chrétiens. Elle contient les paroles de Dieu et la vie de Jésus. 

On commence avec la bible en français: on la montre. On lit la première phrase "Au commencement Dieu créa le ciel et la terre". On la pose devant les enfants et on prend une autre. Si on est capable de lire certaines des différentes langues, on peut lire également la première phrase.

La bible est le livre qui a été traduit dans le plus de langues. Presque chaque langue a sa bible.


On explique aux enfants que la bible est un livre unique en son genre. Il faut la manipuler correctement. Ainsi, on montre aux enfants comment on tourne les pages.


Ensuite, on installe la bible dans le coin  prière pour lui attribuer la place centrale qui lui revient du fait qu'elle contient la parole de Dieu.


Les enfants ont beaucoup aimé regarder les différentes bibles, voir des caractères illisibles pour eux et qui pourtant veulent dire plein de choses pour les personnes en capacité de les lire! Si l'un était attiré par l'hébreu et le grec, l'autre aimait lregardait bible en anglais. J'étais même obligé d'installer toutes les bibles dans le coin de prière. Ils ne voulaient pas "que" celle en français. Et puis "comme ça, papa peut nous lire en anglais". Oui, c'est une bonne idée! Papa n'est pas là, mais il va être content de pouvoir lire "In the beginning, God createt the heavent and the earth", phrase à peu près retenue par notre "amateur" de l'anglais.

dimanche 7 août 2011

La Bible, les Psaumes et la prière chrétienne

L’Ecriture Sainte ne se présente pas comme le développement de concepts de plus en plus élaborés mais comme l’approfondissement de vérités très riches et très simples. Au cœur de cette révélation se trouve le Dessein de Dieu qui se déploie à travers la découverte progressive de son Visage. Cette contemplation du mystère se fait traditionnellement à travers la récitation du Psautier qui récapitule toutes les attentes d’Israël. 
Le fait que la prière psalmique d’Israël soit devenue naturellement la prière de l’Eglise atteste bien la continuité indissoluble qui se manifeste au sein de la Parole de Dieu. 


Le Psautier est le chemin par lequel Dieu veut nous apprendre à prier, à Le prier. Cette prière se concrétise dans la réception de sa Parole pour se transformer en prière eucharistique en associant nos vies à l’œuvre transfiguratrice du Christ.

Le Psautier peut être aussi considéré, nous le verrons par la suite, comme la véritable somme théologique et spirituelle de l’Ecriture Sainte,  son résumé, son condensé le plus intense et surprenant. La tradition juive et la tradition chrétienne en ont eu vivement conscience. Toute la sainte Tradition y a perçu clairement sa vertu récapitulative, tous les autres livres inspirés se trouvant comme fondus dans la plus magnifique des prières que forme le psautier

Ainsi les mystères du Christ, de l’Église et de ses sacrements, les souffrances et les résurrections spirituelles du chrétien,  l’annonce de la fin des temps et l’avènement de la Jérusalem définitive rythment continuellement ces chants de louange et d’action de grâce, de repentir et de supplication. Se nourrir des psaumes, c’est ainsi apprendre prier chrétiennement.

Il suffit, en effet, d’ouvrir le livre des Psaumes pour constater que tous les thèmes qui vont s’accomplir dans la nouvelle Alliance s’y trouvent comme en une éclosion sublime. Au fil de ces chants de combat, d’appels et de détresse, de confiance et d’épreuve, de souffrances et de triomphe, le fidèle découvre l’ensemble des secrets que Dieu dévoilera définitivement au cœur de l’homme par la présence de son propre Fils. Dans le psautier tous ces secrets sont livrés sous forme d’une prière destinée à nourrir quotidiennement le cœur des fidèles. Mettons-nous donc à son école. Voici dix clé de lecture, comme 10 commandements pour assimiler la psautier et par là tout le message biblique qui s’y trouve récapituler :


-       En priant le psautier, nous apprenons que la prière est avant tout écoute et réception de la Parole et que cette Parole permet discerner le sens de la Création : « Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier » (Ps 19). La création de Dieu est sacrée. Elle nous instruit sur le dessein du Créateur (louange cosmique du Ps19 ou 148).

-       Nous prenons conscience que Dieu intervient en permanence dans l’histoire, qu’Il est l’alpha et l’Omega de l’histoire, qu’Il ne lâche pas l’humanité malgré le grand nombre de ses déviations : « mainte et mainte fois il les délivra, mais eux par bravade se révoltaient et s’enfonçaient dans leur tort ; Il eut un regard pour leur détresse alors qu’Il entendait leur cri ; Il se souvint pour eux de son Alliance, Il s’émut selon son grand Amour ; Il leur donna d’apitoyer tous ceux qui les tenaient captifs » (Ps 106)

-       Cette intervention de Dieu dans l’histoire appelle le cœur de l’homme pour porter la Création à son achèvement. Il y faut un cœur brisé c'est à dire qui s'ouvre à l'information révélée  : « car tu ne prends aucun plaisir au sacrifice ; un holocauste tu n’en veux pas. Le sacrifice de Dieu, c’est un esprit brisé ; d’un cœur brisé, broyé, Dieu tu n’as point de mépris » (Ps 51).

-       Mais pour que ce cœur puisse irriguer la vie, il lui faut prendre conscience de sa responsabilité et du risque que son refus fait courir au plan divin « les hommes se sont corrompus, leurs actes sont abominables : aucun qui fasse le bien ! Yahvé, du haut des cieux, regarde les fils de l’homme, pour voir s’il en est un qui soit sage et qui cherche Dieu : tous sont égarés, tous sont pervertis, pas un qui fasse le bien, pas même un seul » (Ps 14)

-       Après quoi l’homme peut découvrir les sublimes secrets de la Miséricorde de Yahweh : « yahvé est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté. Ce n’est pas pour toujours qu’Il réprimande, il ne garde pas à jamais sa colère. Il ne nous traite pas selon nos péché, Il ne nous châtie pas selon nos iniquités. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande envers ceux qui le craignent. Autant l’Orient est loin de l’Occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. Comme un Père a compassion de ses enfants, Yahvé a compassion de ceux qui le craignent » (Ps 103)

-       Cette miséricorde de Dieu demande des cœurs pauvres. Le psautier finalement est le recueil de prières de ces anavim à qui le Christ promettra en son temps le Royaume des cieux. Ces pauvres savent qu’il n’est rien dont ils peuvent se faire valoir devant Dieu. Mais ils savent plus encore qu’il n’est rien qu’il ne puisse fermement espérer de la miséricorde de Dieu. « Et moi pauvre et mendiant, le Seigneur pense à moi. Toi mon secours et sauveur, mon Dieu ne tarde pas. Toi Yahvé tu ne fermes pas pour moi tes tendresses ! ta miséricorde et ta vérité sans cesse me garderont » (Ps 40). Pour recevoir le Royaume, le fidèle assimile cette béatitude de la pauvreté qui le fait devenir mendiant de la miséricorde. L'Amour est l'achèvement de la Création.

-       Les Psaumes nous rappellent aussi vivement que cet Amour miséricordieux, cet Amour infini manifeste la Gloire de Celui qui nous invite à partager sa Vie. Ce thème de la majesté et de la sainteté de Dieu qui traverse toutes les prophéties d’Isaïe nous rappelle sans cesse la grandeur insoupçonnable de cet Amour : « Rapportez à Yahvé, fils de Dieu, rapportez à Yahvé gloire et puissance, rapportez à Yahvé la gloire de son nom, adorez Yahvé dans son éclat de sainteté » (Ps 29)

-       Cependant la contemplation du Dieu de sainteté ne doit pas nous faire perde de vue l’intimité paradoxale à laquelle Dieu nous appelle, cette religion du cœur que nous dévoile les livres de Jérémie. Le psautier va là encore assimiler ce thème splendide sous forme d’une prière pour nous le donner en nourriture : « Il garde à jamais la vérité, il rend justice aux opprimés, il donne aux affamés du pain, Yahvé délie les enchaînés. Yahvé rend la vue aux aveugles, Yahvé redresse les courbés, Yavhé protège l’étranger, il soutient l’orphelin et la veuve » (Ps 146). Yahvé prend soin de chacun avec une sollicitude de bon pasteur : « le Seigneur est mon pasteur, je ne craindrai aucun mal, il me conduit dans de verts pâturages, il me fait reposer auprès des eaux paisibles…(Ps 23). Yahvé est enfin celui qui nous connaît mieux que nous même : il est le cœur de notre intimité : Yahvé tu me sondes et tu me connais ; que je me lève que je m’assois, tu le sais, tu perces de loin mes pensées ; que je marche ou me couche, tu le sens, mes chemins te sont tous familiers…Sonde-moi, O dieu, connais mon cœur, scrute-moi, connais mon souci ; vois que mon chemin ne sois fatal, conduis-moi sur le chemin d’éternité » (Ps 139).

-       Nous arrivons alors au point focal de toute la révélation. Le Dieu de sainteté, le Dieu de toutes les miséricordes, ce Dieu qui nous est plus intime que nous même veut nous demeurer présent, il veut planter sa tante parmi nous. C’est cette présence de Dieu qui demeure le mystère fondamental d’Israël et de l’Eglise : « Jusqu’à toi viens toute chair avec ses œuvres de péché ; nos fautes sont plus fortes que nous mais toi tu les effaces….Tu visites la terre et la fais regorger, tu la combles de richesses » (Ps 65). « Mieux vaut un jour en tes parvis que mille à ma guise, rester au seuil dans la maison de mon Dieu qu’habiter la tente de l’impie (Ps 84)

-       Dieu vient nous visiter. Il traverse notre humanité blessée nous ouvrant les voies de la divinisation, c'est-à-dire de la filiation divine. Nous sommes appelés à devenir sa ressemblance en vivant en enfant de lumière : « Envoie ta Lumière et ta vérité : elles me guideront, me mèneront à ta montagne sainte, jusqu’en tes Demeures. Et j’irai vers l’autel de Dieu, jusqu’au Dieu de ma joie, j’exulterai, je te rendrai grâce sur la harpe, Dieu mon Dieu » (Ps 42-43)


Ces exemples nous montrent que, loin de nous emporter dans de pénibles considérations théologiques, le psautier nous conduit simplement au cœur de la révélation. Cette prière complète nous met en permanence au contact de Dieu, sans détour, et sans autre méthode que de nous faire chanter les merveilles de Dieu dans l’œuvre de sa Création.

Dieu nous a certainement donné par le Psautier la plus puissante mais aussi la plus simple méthode de prière. Dieu va jusqu’à nous révéler comment Le prier, pourquoi donc nous en priver ? Dans le Psautier il n’y a pourtant aucune description d’une quelconque méthode d’oraison. C’est un pur jaillissement permanent qui vient du plus profond du cœur. En priant les psaumes nous ouvrons simplement nos cœurs meurtris au traitement de sa miséricorde. Le Psautier traditionnel est à redécouvrir pour que nous puissions nous en nourrir chaque jour. La pratique du Psautier est certainement l’une des plus magnifiques expériences spirituelles que tout fidèle est appelé à vivre.

Création et Récit Biblique

La Bible nous transmet des informations fondamentales autant sur la Pensée de Dieu sur les hommes que sur le cheminement de la pensée des hommes pour intégrer progressivement le plan de Dieu. Dans un petit recueil de sermon sur la Création « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre », Joseph Ratzinger s’efforce de lever toute ambiguïté quant à la portée scientifique des récits bibliques tout en soulignant l’actualité permanente de leur dimension religieuse. « La Bible n’est pas un manuel de sciences naturelles, elle n’entend pas l’être. C’est un livre religieux et, en conséquence, on ne peut tirer d’informations concernant les sciences positives, ni y voir comment s’est opérée la genèse du monde du point de vue de l’histoire naturelle, mais seulement y puiser des connaissances de caractère religieux. Tout le reste est image, manière de rendre compréhensible aux hommes les vérités les plus profondes. Il faut distinguer la forme de présentation du contenu présenté. La forme a été choisie selon ce qui était accessible à l’époque, d’après des images avec lesquelles les hommes d’alors vivaient, s’exprimaient et pensaient, grâce auxquelles ils pouvaient comprendre les vérités les plus grandes.

L’Ecriture  n’a pas l’intention de nous raconter comment les espèces de plantes firent leur apparition, comment le soleil, la lune et les étoiles se formèrent, mais, au bout du compte, de nous dire une seule chose : Dieu a créé le monde ».
Les images bibliques, quelques soient les thèmes, évoluent au cours du temps. La Bible les modifie pour clarifier progressivement leur contenu. Mais l’information essentielle demeure toujours.

Création et pensée hébraïque
 La Création est au cœur de la révélation biblique. Elle structure fondamentalement la pensée hébraïque.  Le récit de la Genèse  rapporte la distinction radicale entre le créateur et le créé. Il atteste par ailleurs l’excellence du réel en distinguant soigneusement la création de la chute. Claude Tresmontant, dans son « Essai sur la Pensée Hébraïque », montre bien à quel point l’information biblique est éloignée de la tentation gnostique. « La tradition biblique en même temps qu’elle apporte l’idée de création, distingue radicalement création et chute. La chute, l’origine du mal, ne sont pas liées par essence à la création, à l’origine de l’être. La création est « très bonne ». En distinguant radicalement création et chute, la Bible ouvre une nouvelle dimension pour le problème du mal. L’origine du mal est située ailleurs que dans la genèse elle-même. Il en résulte à l’égard du sensible, une attitude profondément différente de celle de la pensée grecque. Ce n’est pas le sensible, la « matière », le « corps » qui sont mauvais et fautifs.
Tout ce qui est créé est excellent. Rien n’est impur en soi. La cause du mal  est située ailleurs que dans le monde sensible. Le péché est d’un autre ordre, son origine est spirituelle. Le type du péché est le mensonge ».

Dans la Bible, c’est le terme bara qui est utilisé pour traduire l’idée de création. Ce terme n’est alors employé que pour désigner l’action de Dieu. Cette action divine est à distinguer du « savoir-faire » humain. La fabrication est un acte de transformation. La création, que vient désigner le verbe bara, est l’action divine qui produit le nouveau ou le renouveau. Ce verbe indique toujours l’apparition de la nouveauté.

L’hébreu a le sens de la création. Ainsi, il reconnaît toute la valeur du sensible. Loin de vouloir échapper à cet ordre des choses, il cherche à le pénétrer pour en capter toute l’intelligibilité : « les cieux racontent la gloire de Dieu »…Claude Tresmontant insiste sur cette particularité de la pensée hébraïque. « L’hébreu n’a pas l’idée de la matière. Le sensible prendra par là même une importance et jouera un rôle ignoré dans la pensée grecque, où l’idée
 De matière grevait le sensible d’une inintelligibilité essentielle. L’idée de matière exprimait le manichéisme latent de la philosophie grecque.
Dans l’univers biblique, le sensible n’est pas privé de signification. Il n’est pas besoin de lui surajouter, du dehors, une signification qu’il ne comporterait pas par nature. Il suffit de le libérer, d’un dualisme qui en fait une réalité indéterminée et d’une certaine conception  de devenir, du multiple, et de l’existence corporelle.
L’hébreu a l’amour du sensible, parce qu’il n’est pas dualiste : il a le sens, l’intelligence de l’élément, parce qu’il ne condamne pas le sensible à être irréductiblement séparé, distant de l’intelligible, autre que lui. Pour l’hébreu, le sensible n’est pas mauvais ni fautif. Le mal ne vient pas de la « matière ». Le monde est très bon. L’hébreu a le sens du charnel parce qu’il en discerne le suc spirituel. L’univers biblique est exactement à l’opposé de l’univers manichéen. Avoir le sens du charnel, le goût de l’élément, et le sens de la contemplation et du spirituel, c’est tout un point de vue biblique, parce que le monde sensible est langage, il a été créé par la parole. »


Création et anthropologie
 Le récit de la création décrit une série d’étape. L’ultime étape est la création de l’homme. Puis Dieu se retire pour réellement associer l’homme à l’achèvement de son œuvre. L’histoire devient alors le temps de la coopération entre l’Action divine et l’action humaine scellée par une Alliance. Claude Tresmontant poursuit : « Dieu a créé le monde, mais la création à son tour continue de s’inventer. L’homme, en particulier, est créateur de sa vie et de sa destinée. L’homme est un être temporel parce qu’il n’est pas achevé et qu’il a le pouvoir de collaborer à sa destinée, de l’inventer. La destinée de chacun n’est pas écrite dans un livre idéal qu’il faudrait recopier. La vocation particulière de chaque homme n’est pas un chemin tout tracé qu’il faudrait suivre pas à pas. Dieu ne nous prescrit pas de modèle qu’il faudrait suivre avec obéissance. Il nous demande d’être créateurs, inventeurs originaux de cette route unique à laquelle nous sommes appelés ».

Le récit de la création veut nous dévoiler quel est le projet de Dieu pour l’homme tout en répondant à la question « qui est l’homme ? ».
Joseph Ratzinger commente ainsi ce récit où il est question de la formation de l’homme à partir de la poussière du sol : « Nous sommes tous faits d’une même terre. Il n’y a pas de « sang », de « sol » différents. Il n’y a pas d’homme fondamentalement différent, comme le pensaient les mythes de tant de religions et comme l’affirment aussi certaines conditions du monde, y compris à notre époque. (…). Nous formons tous une même humanité formée d’une même terre de Dieu. Cette pensée se trouve au cœur de tout le récit de la Création et de toute la Bible.

L’autre information anthropologique importante dévoilée par ces textes concerne l’homme-image de Dieu. Joseph Ratzinger se livre à la méditation suivante : « L’homme fut fait parce que Dieu souffla dans les narines de son corps, dont le matériau était la glaise. La réalité divine fait son entrée dans le monde. L’homme fut fait à l’image et à la ressemblance de Dieu. En lui se rejoignent le ciel et la terre. En lui, Dieu s’introduit dans la Création. L’homme est un « aller droit à Dieu », il est appelé par Lui. Dieu connaît et aime chaque homme. Chacun est voulu par Dieu, chacun est image de Dieu. La cause plus générale et la profonde unité du genre humain réside en ceci que chacun de nous réalise un projet unique de Dieu, surgit d’une même idée créatrice ».
La vie humaine peut devenir donc participation au Projet de Dieu. Dans une alliance libre et choisie, elle concourt alors à cette maturation qui conduira progressivement à la plénitude des temps comme réalisation suprême de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Cette transformation personnelle qui doit nous conduire à la divinisation a tout d’un labeur créateur. Saint Paul le dit bien : nous sommes les co-ouvriers de Dieu (1, Cor, 3, 9)…

Création et Révélation
Nous avons vu que pour l’hébreu il n’y a pas de dichotomie entre le sensible et l’intelligible. Le sensible n’est pas à fuir. Bien au contraire, il faut l’approfondir pour en capter tout le suc intelligible. Jésus, fidèle à la tradition hébraïque, enseignera les plus hauts mystères à partir de la réalité la plus commune. Pour évoquer le Royaume de Dieu, Jeschoua s’appuie sur les réalités terrestres de son environnement : le semeur, la femme et le levain, le grain de blé, etc.
La création est donc un langage propre à nous faire saisir les réalités ultimes. La spiritualité chrétienne ne consistera donc jamais à fuir le réel sensible. Au contraire, elle est un approfondissement, permanent et jamais clôt, du monde créé pour le conduire à son achèvement qui sera comme un embrasement d’Amour entre Dieu et l’homme.
Jeschoua nous ouvre le chemin de cette pédagogie divine. « Le Royaume de Dieu est semblable à  … ». Puisque le réel est propre à nous enseigner la vie divine, toutes nos expériences profondément humaines ont cette capacité de nous révéler quelque chose du Royaume. Nous avons peut être trop souvent pris l’habitude de dissocier notre œuvre spirituelle des nos expériences quotidiennes. Pourtant comme le montre aussi bien la pensée biblique que la pédagogie de Jeschoua toute expérience de ce monde peut contribuer à faire grandir le royaume en chacun d’entre nous. Toute expérience vitale regorge d’informations. Le réel révèle son sens à mesure que nous l’épousons…Quant à la révélation, elle nous dévoile le sens ultime de la création pour nous permettre de contribuer pleinement au grand Projet de Dieu.