Aujourd'hui, le sujet a été le Bon Berger, thème central de cette catéchèse. Ce fut l'occasion pour moi de chasser quelques doutes concernant la compatibilité de ces différentes tranches d'âge (de 3 à 10 ans), même si dès la première séance il était très net que chaque enfant se nourrit lui-même en fonction de ses besoins psychiques et spirituels.
Un garçon de 10ans calque... avec une lumière allumée sous la table en verre.
Quand on commence avec des enfants très jeunes, de 3ans, il est évident qu'ils ne font pas de grands dessins, ni de travail précis avec le matériel, ni ne mènent de grandes conversations théologiques. Cependant, ils peuvent nous surprendre par l'attachement à un détail qui les a marqué. Un enfant de 4 ans a ainsi allongé les brebis dans l'étable après que j'ai expliqué à un plus grand que l'enclos est le lieu où elles se reposent et se sentent en sécurité.
On ne peut donc pas comparer le travail des petits avec celui des grands. Mais derrière l'impression qu'il donne parfois de ne "pas faire attention", on est plus qu'étonné de recevoir souvent des réponses limpides, directes et spontanées des plus petits! Pour l'instant mon expérience catéchétique ne se résume qu'à deux séances, mais toutes deux ont été riches de moments inattendus!
On oublie que le grand se fait dans le petit... et la compréhension du Grand des tout petits enfants est vraiment bouleversante.
Un petit garçon travaille avec le matériel
Je vous livre ici la conversation avec un petit garçon de 4ans qui a eu besoin de se rapproché pour mieux voir la présentation. Je l'ai donc invité à se mettre à coté de moi. Il est resté là jusqu'à la fin de la présentation.
Lors des la première question que j'ai posé: "Qu'avez-vous vu?", c'est ce garçon qui m'a répondu tout de suite: "des moutons"!
Moi: Et que font les moutons?
Lui: Ils regardent le berger.
Moi: Pourquoi ils le regardent?
Lui: Parce qu'il leur raconte quelque chose.
Moi: Qu'est-ce qu'il leur raconte?
A cet endroit, j'ai perdu le "noyau du message biblique" dont je parlais dans l'article précédent... Il est très difficile de le garder en tête quand les enfants répondent... Et puis je ne l'ai même pas remarqué. Ce n'est que le soir que je me suis rendu compte que j'ai perdu le fil. Il faut faire des erreurs pour pouvoir se corriger. Et surtout, pour les paraboles, il faut acquérir de l'expérience, refaire la présentation, intérioriser le message biblique. J'ai donc eu "ma leçon" aussi aujourd'hui...
Après la présentation et malgré mon erreur, les deux petits se sont rués sur le matériel pour travailler avec et le petit détail de la porte de l'enclos qui s'ouvre et se ferme les a bien impressionné... Rien que de l'ouvrir et de la fermer était un travail qu'ils répétaient spontanément.
Travail au pochoir, puis coloriage ou collage des couleurs liturgiques selon le modèle
Le collage avec la spatule n'est pas facile et incite les enfants à une grande concentration...
Après cela, les petits se sont mis à faire de la vie pratique, un peu du collage de la séance précédente tandis que les grands ont calqué avec grand plaisir, fait leur petit livrets de la parabole entre des conversations d'approfondissement sur le sujet.
Une conversation avec un garçon de 10ans:
Il a dessiné le Bon Berger avec un bâton en forme de crosse. Mon mari l'interpelle sur ce détail et lui demande où il avait déjà vu un tel bâton.
Lui: Le pape a une crosse comme ça avec une croix
Mon mari: Pourquoi il a ça?
Lui: C'est parce que c'est le Bon Berger.... ou alors le fils du Bon Berger.
Recopier le livret de la parabole est un bon moyen de méditer sur ces belles phrases...
Les grands étaient même inquiets de n'avoir pas assez de temps pour tout faire... Mais ici, le temps ne court pas, pas de contrôle, ni de programme à respecter en temps et en heure, ils peuvent aller à leur rythme et reprendre des travaux non finis la fois d'après...
On voit très clairement que le travail de la main reste un élément très important pour les grands. Ce n'est qu'en travaillant la main qu'on arrive à intérioriser le sujet... Et ils demandent réellement de pouvoir le faire! Pouvoir décider librement quel travail choisir, le faire à leur façon...
Nous avons terminé avec un chant du Bon Berger que les enfants avaient l'air d'apprécier.