Nous pouvons être convaincus par cette approche de la catéchèse, convaincus de son bien fondé, de son intelligence etc... convaincus aussi parce que nous-mêmes avons été profondément touchés.
Mais déjà s'avance la première question sous forme d'un doute qu'on n'avoue pas vraiment parce que justement on est convaincu de la méthode.
La question: Et l'enfant? Que va faire l'enfant? Que va-t-il retenir ou comprendre? Qu'a-t-il vraiment assimilé? Et malgré nos plus belles pensées nous retombons alors dans la position du professeur dont l'autorité se fait souvent contrôle.
La question: Et l'enfant? Que va faire l'enfant? Que va-t-il retenir ou comprendre? Qu'a-t-il vraiment assimilé? Et malgré nos plus belles pensées nous retombons alors dans la position du professeur dont l'autorité se fait souvent contrôle.
Nous avons expérimenté par nous-mêmes ce que nous pouvons vivre lors d'une présentation du Bon Berger. Mais nous ne saurons jamais précisément ce que cela évoque dans l'enfant. Ensuite reste cette crainte de ne pas savoir si vraiment cette parabole (ou tout autre sujet) parle vraiment à de tous jeunes enfants parce qu'on n'a pas vu de nos propres yeux ni entendu de nos propres oreilles. Les enfants gardent tout cela dans leur cœur.
Nous sommes tous plus ou moins des Thomas. Des Thomas qui ne peuvent croire que lorsqu'ils touchent de leurs doigts (en l’occurrence il s'agit plus de nos yeux et de nos oreilles). La rationalisation s'installe au détriment de l'Esprit. On prend l'air de rien la place de Dieu...qui ne peut plus faire son œuvre dans l'invisible... Mais pourquoi donc avons-nous besoin de preuves?
Développer un atrium ne nous fait pas échapper à cela... La crainte s'installe régulièrement, et parfois même quand on a vu que tout va bien. Pourquoi par exemple cette crainte de ne pas avoir assez bien donné aux enfants? Je ne sais... certainement, parce qu'on ne fait pas assez confiance à l'amour du Bon Berger et aux brebis qui écoutent sa voix... L'abandon au divin s'apprend tous les jours et parfois faut il recommencer...
Développer un atrium ne nous fait pas échapper à cela... La crainte s'installe régulièrement, et parfois même quand on a vu que tout va bien. Pourquoi par exemple cette crainte de ne pas avoir assez bien donné aux enfants? Je ne sais... certainement, parce qu'on ne fait pas assez confiance à l'amour du Bon Berger et aux brebis qui écoutent sa voix... L'abandon au divin s'apprend tous les jours et parfois faut il recommencer...
Ayant présenté samedi la parabole du Bon Berger, nous avions pu avoir des conversations intéressantes avec les grands qui se sont rapidement reconnus dans les brebis. Avec les petits les choses semblaient différentes. Pendant la présentation même, j'avais plutôt l'impression qu'ils étaient moins centrés que la première fois. Mais la conversation avec le petit garçon m'a montré une fois de plus que l'apparence n'est qu'une apparence...
Le soir, nous avons l'habitude de prier ensemble en famille et de rendre grâces. Grégoire a son petit rituel: il remercie pour les lapins, le chat, le petit frère, maman et papa ou tout autre évènement de la journée qui l'aura marqué. Mais il commence toujours par les lapins. Cela fait des semaines que c'est ainsi, mais ce soir-là, il a changé. Il a commencé à dire "merci pour les moutons", et pourtant nous n'avions pas parlé ni du Bon Berger, ni des moutons avant ou pendant la prière. C'est venu tout spontanément et sorti droit de son cœur. Étonnant...
Mon mari commence alors une petite conversation avec lui sur le sujet et lui demande: "Où est le Bon Berger?" en pensant qu'il allait nous montrer le tableau du Pastor Bonus qui est accroché au-dessus de notre coin de prière. Et Grégoire, sans vaciller, va droit au petit autel et se cherche l'image de Jésus entouré d'enfants et nous dit: "là, c'est le Bon Berger." Notre étonnement était au comble.
Nous n'avions jamais dit que le Bon Berger est Jésus. Nous avions dû utiliser ces noms différents à certains moments, mais l'assimilation de "Jésus est le Bon Berger", c'est Grégoire qui l'a faite spontanément après avoir eu la présentation du Bon Berger.
Nous n'avions jamais dit que le Bon Berger est Jésus. Nous avions dû utiliser ces noms différents à certains moments, mais l'assimilation de "Jésus est le Bon Berger", c'est Grégoire qui l'a faite spontanément après avoir eu la présentation du Bon Berger.
Vous voyez, ce qui se fait dans l'enfant, lors de la séance de catéchèse, on ne le sait pas. Parfois on a des indices, parfois des gestes ou des mots qui nous surprennent par leur justesse... et parfois rien de particulier. Et nous nous mettons à douter.
Il est tellement difficile d'accepter que quelque chose puisse se faire dans l'enfant sans qu'on ne le voie. Sans que nous sachions quoi. Même si nous savons et essayons d'appliquer la méthode Montessori pour cette catéchèse, il reste cet inconnu que nous ne maîtrisons pas. Mais que voulons-nous? Nous ne savons même pas exactement ce que la parabole a évoqué en nous! Nous nous sommes sentis touchés profondément, mais comment l'expliquer? Comment dire de nous-même ce que Dieu a opéré en nous? Nous ne pouvons l'expliquer. La spiritualité est le mystère de la personne, ce n'est pas une matière que l'on peut restituer comme une leçon apprise par cœur. La spiritualité c'est "simplement" une relation d'amour avec Dieu.
Et pourquoi alors notre doute? Pourquoi il revient? Pourquoi? Le lâcher-prise est difficile, et je crois encore plus difficile dans la spiritualité. Nous n'avons aucun pouvoir sur la spiritualité d'un enfant. Nous ne savons pas comment elle se développe en lui, mais nous avons des pistes qui nous disent que plus l'enfant est petit plus il est capable du Grand. Et je crois que c'est peut-être cela qui nous fait peur au fond. Savoir le petit enfant capable de comprendre quelque chose que nous ne comprenons pas... Que nous cherchons en vain depuis longtemps...
Il nous faut donc arrêter de vouloir contrôler ce que l'enfant a compris... c'est un piège.... qui empêche l'enfant d'entrer profondément dans le mystère chrétien.
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