vendredi 9 novembre 2012

Maria Montessori et l'éducation religieuse

L'œuvre éducative de Maria Montessori est répandue dans le monde au travers des quelques milliers d'écoles qui existent ainsi que par la diffusion de ses ouvrages. Cependant, l'un de ses apports majeurs semble être resté dans l'ombre, alors qu'il coïncide parfaitement avec une double réforme inspirée par le pape saint Pie X, au sein de l'Eglise, au début du siècle dernier: la communion pour les petits enfants et le renouvellement de l'esprit liturgique.
Or, le travail scientifique que Maria Montessori mit au service du développement de l'enfance a connu une extension décisive au niveau de l'éducation religieuse à travers notamment une explication pédagogique de la liturgie et une assimilation biblique ancrée sur la figure du Bon Pasteur. Saint Pie X, bien connu pour sa sensibilité au monde de l'enfance, a réagi positivement aux travaux de la pédagogue en saluant cette "œuvre de régénération de l'enfance". L'année suivante, lors de la fête de Pâques, il envoie ce message de bénédiction à des religieuses tenant une maison de l'enfance: " Aux chers enfants de cette maison Montessori, acceptant de tout cœur leurs bons vœux pour la fête de Pâques, dans l'espérance qu'ils continuent à prospérer. Que leurs professeurs et les Franciscaines missionnaires de Marie reçoivent de tout cœur notre bénédiction apostolique sous la bienveillance et les auspices de la grâce divine" (donné au Vatican, 1911 par le pape Pie X).
Non seulement les papes ne sont pas restés indifférents à cette révolution pédagogique mais ils l'ont par ailleurs appuyée comme le montre le discours du pape Paul VI le 17 septembre 1970 lors du congrès international consacré à Maria Montessori. Source ici
Maria Montessori, partageant l'intuition fondamentale de saint Pie X sur la vie spirituelle des plus petits, a œuvré jusqu'à la fin de sa vie pour défendre leurs capacités à saisir magnifiquement les réalités les plus hautes. Voici l'un de ses derniers messages sur le sujet visant à encourager des enseignants catholiques rassemblés à Londres: " Jamais comme à ce moment, la Foi chrétienne n'a nécessité l'effort sincère de ceux qui la professent. Je voudrais demander à chacun d'entre vous qui êtes rassemblés à ce congrès de considérer la grande aide que les enfants peuvent apporter à la défense de la Foi. Les enfants viennent à nous comme une rosée d'âmes, comme une richesse et une promesse qui peut toujours s'accomplir mais qui nécessite l'aide de nos efforts pour cela.
Ne considérez pas l'enfant comme un être faible. Il est l'artisan de la personnalité humaine. Que cette personnalité devienne chrétienne ou non dépend de l'environnement qui l'entoure et de ceux qui sont les guides de sa formation religieuse.
Ne pensez pas que, parce que l'enfant ne peut comprendre de la même façon que les adultes, il lui est moins facile de participer aux activités religieuses. La Foi la plus étonnante et la plus profonde se trouve généralement chez les gens simples. Prenez par exemple ces femmes qui emmènent leurs enfants à l'Eglise en les allaitant: l'esprit inconscient de l'enfant absorbe cette ambiance divine tandis que la conscience raisonnante de l'adulte reste simplement humaine. Vous qui vous réjouissez de ce don d'appartenir à la Foi catholique, vous devez reconnaître la grande responsabilité qui est la vôtre pour les générations futures car vous avez renoncé au monde pour amener le monde à Dieu. Prenez les enfants comme une aide dans votre tâche avec foi et humilité. Ayez soin que leur regard limpide de ne soit pas abîmé. Protégez en eux ces énergies naturelles inscrites dans leur âme par la main guidante de Dieu. Puisse Dieu être avec vous pendant ce congrès et vous aidez dans vos conclusions et vos décisions".

Pour accompagner ce besoin de régénération spirituelle au sein de l'Eglise, Maria Montessori a appliqué sa pédagogie éducative à la formation religieuse en développant le premier atrium en 1915 à Barcelone. La fonction de ce lieu catéchétique, inspiré des écoles pour l'enfance, est d'initier notamment aux mystères liturgiques à travers une découverte concrète des objets du culte et des prières de la messe. Elle écrivit par ailleurs en 1933 un ouvrage intitulé "La Messe expliquée aux enfants" comme support pédagogique de son action de formation religieuse. L'un des points majeurs de son apport tient certainement à la place centrale qu'elle donne à la Liturgie dans l'apprentissage religieux. Cet aspect de son œuvre, malheureusement assez inconnu sur notre continent, pourrait aujourd'hui encore contribuer à développer, parmi les nouvelles générations, ce sens du sacré que l'Eglise cherche à remettre au cœur de la vie liturgique.
Dans son introduction à son ouvrage sur la messe, elle rappelle quel regard porte Jésus sur les plus petits: "Notre Seigneur percevait dans les enfants quelque chose que les adultes ne percevaient pas il y a deux cents ans et qu'ils ne perçoivent toujours pas. Cependant, les Évangiles affirment pleinement que beaucoup de mystères doivent être révélés aux plus petits. L'enseignement du Christ sur les enfants touche le cœur de leur éducation. Ils ont une personnalité différente de la nôtre et certaines impulsions spirituelles sont vivantes en eux qui sont souvent atrophiées chez l'individu devenu adulte. Nous devrions toujours gardé cela à l'esprit pour ne pas seulement leur offrir le plus noble des enseignements, mais leur offrir dans la forme qui leur convient. Nous sommes tenus d'aider les enfants en leur enseignant ce qu'ils ont besoin de savoir sur la religion, mais nous ne devrions pas oublié que l'enfant peut nous aider aussi, car il nous montre le chemin vers le royaume de Dieu".
Nous reviendrons souvent sur cette question de l'éducation religieuse notamment sous son aspect liturgique. Il est probable que le renouveau spirituel à venir passe par une nouvelle assimilation des richesses liturgiques par les plus petits d'entre nous. Le silence et la prière se découvrent au contact de la Liturgie. Elle constitue donc un enjeu éducatif majeur pour le 21 ème siècle. Leur faire découvrir, c'est donner aux générations suivantes des hommes de paix.

Dieu, l'enfant et nous

Sur une question aussi intime et personnelle que l'activité religieuse, nous pouvons avoir une difficulté à déterminer comment il est souhaitable d'accompagner l'enfant dans sa croissance spirituelle. Entre lui imposer une "astreinte" religieuse quotidienne et le laisser sans nourriture jusqu'à ce qu'il choisisse totalement de lui-même un éventuel chemin spirituel, y a-t-il une alternative qui respecte l'enfant et ses aspirations?
C'est un sujet complexe. Nous ne donnerons que quelques pistes de réflexions qui sont le fruit d'expériences religieuses parmi les enfants.

Voilà deux mois, nous avons vécu l'histoire suivante. Une petite fille vient chez nous et joue dans la chambre de Grégoire. Soudain, son regard se fixe. Elle aperçoit un petit crucifix en émail. Elle le prend entre ses petites mains, me regarde et me dit: "tu crois en Jésus". Je réponds "oui". Elle reprend: "mes parents n'y croient pas mais moi si car sans lui tout s'effondrerait au-dessus de nous". No comment...

Maria Montessori rapporte dans le premier volume de sa Pédagogie scientifique une histoire semblable. Un enfant n'ayant reçu aucune éducation religieuse fonds un jour en larme en disant:"Ne me grondez pas; en regardant la lune, j'ai senti la peine que je vous ai faite et j'ai compris que j'ai offensé Dieu".

Dans son ouvrage intitulé "Le potentiel religieux de l'enfant", Sofia Cavalletti (une disciple de Maria Montessori qui a consacré une large partie de sa vie à la pédagogie religieuse) relate d'autres expériences de ce type. Elle rapporte qu'un petit garçon de cinq ans nommé Francesco demande un jour à a mère: "Qu'aimes-tu le plus, moi ou Dieu"? Sa mère, non croyante, lui répond: "c'est toi que j'aime le plus". Et le petit Francesco de la reprendre:"Je pense que c'est une grosse erreur".

En ce domaine, plus encore qu'en tout autre, il nous faut laisser de côté nos à priori d'adultes et recourir à l'observation pour découvrir les lois du psychisme de l'enfant. Tout le temps de la grossesse devrait d'ailleurs nous aider à porter un regard juste sur lui. Nous parlons facilement de "notre" enfant. Mais, nous savons bien que notre action volontaire apporte peu au développement embryonnaire. L'âme d'un enfant est un mystère qui nous échappe. Mais, comme la sage-femme qui sait accompagner la vie jusqu'à la naissance, nous avons pour mission de servir le développement de sa personnalité. Nous ne sommes pas les constructeurs de sa vie, nous en sommes les serviteurs.


Afin de pouvoir accomplir cette mission, il nous faut partir à la découverte de l'enfant. Lui-même nous montre le chemin que nous pouvons emprunter pour servir son développement. C'est en comprenant toutes les lois physiologiques, psychiques et spirituelles qui le tissent que nous pouvons lui apporter l'aide qu'il recherche.

Quelles sont donc les traits qui caractérisent l'embryon spirituel qu'est l'enfant?
  1. L'enfant montre une capacité d'émerveillement permanente: un rien peut l'étonner (c'est à dire frapper son psychisme comme un coup de tonnerre) et absorber son regard un long moment.
  2. L'enfant est un être qui cherche l'amour dans la relation: il semble en avoir un besoin infini qu'aucune présence humaine ne parvient à combler. Pour autant, il nous prend facilement dans ses bras et peut parvenir à nous consoler.
  3. L'enfant possède un mode de connaissance unique: il formule souvent des questions et des réponses qui nous laissent sans voix comme s'il possédait un don prophétique capable de nous remettre au contact de la vérité.
  4. L'enfant est un être de prière: il la connait dans sa forme la plus pure et théocentrique dans les actes de louange spontanés.
L'adulte, qui apprend à observer ces notes caractéristiques de l'esprit des plus petits, trouvera l'attitude juste qui lui permettra de guider leurs pas sans enfreindre leur liberté. Il verra aussi que la sentence de Jésus de Nazareth "si vous n'êtes pas comme ces petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux" contient une information de type scientifique sur les lois de développement spirituel de l'être humain. L'enfant semble plus que nous conscient de son origine. C'est peut-être ce que leur reconnaît particulièrement Celui qui s'est dit "Venu de Dieu"...

samedi 20 octobre 2012

Le signe de croix

En cette nouvelle année scolaire, nos séances de catéchèse ont repris. Pour cette "première" après les vacances, les règles de l'atrium ont été revues (on parle doucement, on ne court pas...) avant de commencer la présentation du signe de croix.
Dans cette catéchèse, on montre le globe, on voit ensemble avec les enfants les pays et continents qu'ils savent reconnaître  en mettant finalement l'accent sur la taille de notre planète et sur le pays de Jésus.
On montre ensuite aux enfants une croix en papier (qui doit pouvoir entourer le globe). La croix monte en haut vers le ciel, en bas vers l'intérieur de la terre et vers les extrémités elle entoure la terre.
L'Amour manifesté par Jésus étreint l'ensemble de la Création. Cette étreinte embrasse le monde tout en révélant son Unité fondamentale.


Les enfants ont dessiné une croix qu'ils aimaient bien.

Préparation de l'autel
 

L'habillage du prêtre

samedi 26 mai 2012

La Pentecôte

Ce samedi nous avons profité du week-end de la Pentecôte pour méditer avec les enfants les sept dons du Saint-Esprit.
On a commencé par rappeler les origines juives de la Pentecôte, la Shavou'ot, cette fête de la moisson commémorant sous l'ancienne Alliance le don de la Loi à Moïse sur le Mont Sinaï.


Les 7 cierges sont allumés au cierge pascal car ils représentent la Lumière totale du Christ ressuscité en nous.




Le sens de chacun des 7 dons se trouve dans des enveloppes rouges posées chacune devant un cierge

Les enfants peuvent ensuite allumer leur petite bougie au don qu'ils souhaitent le plus avoir ou celui dont ils ont le plus besoin


samedi 12 mai 2012

Mélange de l’eau et du vin: Symbole de notre divinisation

Aujourd'hui nous avons présenté aux enfants la préparation des burettes qui se fait en sacristie et la mélange d'eau et du vin que le prêtre effectue à l'autel.
Idéalement pour les 3-6, ces deux présentations ont lieu en deux fois, mais vu que nous avons aussi des enfants plus âgés et que nous manquons un peu de temps, nous l'avons fait pour tous le même jour.

La préparation des burettes, Grégoire assisté par Ben

Le mélange d'eau et du vin: beaucoup de vin et une goutte d'eau... 
C'est un moment central de la méditation d'un chrétien: le vin représente Jésus et l'eau représente les hommes. 
Une fois la goutte d'eau ajouté au vin, on ne peut plus la voir, ni la séparer du vin. La petite goutte d'eau est devenu le vin et le vin a entièrement absorbé l'eau. 
De ce fait, nous sommes tous appelés à prendre entièrement part à la vie divine...

Théophile toujours près de l'autel, prêt pour éteindre les bougies

Oscar et Grégoire qui travaillent le Baptême

 Ils font du dessin, du découpage, du collage




Adrien a commencé aussi une enluminure sur la lettre "A"

Au tour de Ben et d'Adrien de travailler avec le matériel du baptême

 

Et Rémy qui fait un travail avec la préparation du calice et des vêtements du prêtre
 






samedi 5 mai 2012

Le tombeau vide

Aujourd'hui, nous avons fait la présentation du tombeau vide. Le modèle que nous avons ressemble à un tombeau au temps du Christ, taillé dans le rocher.


 Les gardes, l'ange qui apparaît aux femmes et les gardes qui sont comme morts


St Pierre et St Jean "dans" le tombeau. Ils ne voient que les linges par terre et le suaire roulé dans un endroit à part, le tombeau est vide!

 Oscar et Grégoire qui refont le baptême


Adrien en train de dessiner un plan du tombeau

 

Et toujours le travail de Rémy qui avance...


 Grégoire qui travaille avec le tombeau vide. Il fait approcher Marie-Madeleine et l'autre Marie

St Pierre et St Jean qui contemplent avec Grégoire le tombeau vide. "Il vit et il cru."

samedi 28 avril 2012

Le Baptême

Aujourd'hui, nous avons présenté la deuxième partie du Baptême: la parole sacramentelle et son signe liturgique (l'eau).

Nous rappelons aux enfants que la Bible contient la Parole de Dieu: on peut y lire l’Évangile, la vie de Jésus. 
Avec les enfants, nous essayons de nous remémorer quelques passages de la Bible qu'ils connaissent déjà (prophéties, paraboles du royaume...) pour nous arrêter ensuite sur la parabole du Bon Berger. On leur relit le passage de la Bible où le Bon Berger appelle ses brebis par leur nom..., il les connait..., ils connaissent sa voix..., et le suivent...

Vient ensuite la présentation du geste du Baptême (verser l'eau par trois fois sur la tête du baptisé que nous symbolisons avec notre main).
Ensuite nous disons:  "Le jour de ton baptême, le prêtre disait: (nom de l'enfant), je te baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit".
Il est important de souligner que "le prêtre a dit" pour éviter des confusions. 

Les enfants ont pu faire le geste du baptême les uns sur les autres pendant qu'ils disaient les paroles.

Adrien sur la main de Grégoire

Grégoire sur la main de Rémy


Grégoire était  captivé par ce geste du Baptême (et Théophile aussi!!), il fallait encore et encore refaire le geste


Avec Grégoire nous avons regardé un long moment son album de Baptême. Je pense qu'il a vraiment compris ce qui s'est passé ce jour-là...

Grégoire et Théophile ont allumé leur cierge de Baptême au cierge pascal, comme le prêtre l'avait fait le jour de leur baptême

Adrien a calqué le tableau des objets du Baptême


Rémy a continué son travail d'enluminure sur le thème de de la Résurrection


 Nous avons ensuite montré aux grands comment se prépare le calice pour la messe.

On recouvre le calice avec le purificatoire, ensuite avec la patène qui contient l'hostie du prêtre et on pose la palle par dessus

Vient ensuite le voile de calice et la bourse contenant le corporal

Et voilà un Rémy tout fier... au début c'est une sacrée gymnastique pour la tête de retenir tous ces noms latins et de mettre les objets liturgique dans le bon ordre...